Club St Hil'Air

L'Odyssée Transalpine 2009


A l'appel de Nicolas, notre équipe d'aventuriers des airs (moins un, retenu par le coeur à la capitale ce jour-là) se réunit sur le plateau des Petites Roches jusque tard dans la nuit ce samedi 16 mai pour préparer un plan de vol en groupe adaptable aux diverses options météo possibles la semaine suivante.

En effet, les prévisions météo des derniers jours nous laissent imaginer un vaste éventail de conditions possibles, depuis l'anticyclone massif jusqu'à la variante Alpine de l'ouragan Katrina.
Météo commentée par Patrick, la décision est prise de voler du nord vers le sud en première moitié de semaine, avec une prévision de vent du Nord, puis retour Bleine – St Hilaire de Jeudi à Dimanche pour cause de prévision de vent du Sud.

Envol du Serpaton des 3 Sygma 7 Rouge et Or

Lundi 18 mai

Pour nous mettre en jambe, nous faisons un vol inaugural au Serpaton (Vercors face Est) – conditions météo plutôt stables, nous volons groupés quelques kilomètres vers le col de Lus mais le col s’assombrit de plus en plus et, finalement, nous nous retrouvons à manger des hot-dogs et des frites au bord de la nationale.

Après quoi la navette nous amène à Bleine.

La nuit est fraîche et humide au bord d'un petit lac de Thorenc où nous campons. Certains batraciens coassent paisiblement pendant que des bipèdes ronflent (paisiblement eux aussi).

 

La météo nationale nous prévoit pour demain la meilleure journée de la semaine. Nous sommes chaud-bouillants.

 

Mardi 19 mai :

Arrivés tôt le matin au Col de Bleine, c'est le vent d'Ouest qui ronfle, met la biroute perpendiculaire au déco et nous repousse vers St André… en navette.
L'itinéraire proposé par un GPS facétieux envoie notre camion navette et son poisson pilote sur un sentier large comme une table de cuisine – mais beaucoup moins lisse!
Finalement c'est la route départementale qui nous emmène vers St André.

Vol local du soir à St André, depuis le déco ouest bien alimenté.
Didier -premier décollé- nous attend 1 heure en l'air. L'aventure nous propulse jusqu'aux antennes, ensuite de quoi, l'appel de l'apéro nous ramène à l'atterro bien après le coucher du soleil.

C'est Anne qui ramène le camion navette, et se privera de randonnée à vélo pour nous ramener de divers atterros improvisés vers le gîte du soir.


Vol du soir à St André les Alpes

 

La météo nationale nous prévoit pour demain la meilleure journée de la semaine : allons nous coucher tôt pour être en forme.

 

Mercredi 20 mai:

Arrivés un peu moins tôt ce matin au Col de Bleine,
une réconfortante brise de pente soulève l'enthousiasme et nos ailes.
     

L'ouest de la vallée de Bleyne

Il nous faudra un moment pour se regrouper dans les airs au-dessus de 2000 m et partir vers l'ouest.
Après de beaux plafonds entre 2400 et 2900 m, l'itinéraire prévu nous fait transiter jusqu'à un verrou.
Nous nous posons les uns après les autres dans la même zone, à l'est du village des Lattes, repoussés par les fortes descendances sous le vent du massif.

Grand soleil et moral au beau fixe malgré cette étape assez courte.

Une courte transition (en camion) nous amène au-dessus de Soleilhas, à la station de Vauplane.
Après une montée “d'entretien de la forme” sur les Crêtes de la Bernarde, découverte du col et de la brise soutenue au décollage.
L'envie de voler en terrain inconnu avec peu d'atterrissages en vue nous pousse à la contemplation :
longue discussion sur les options possibles et exploration de la crête de décollage.

Au final, Corsin prend son destin en main et décolle dans une rumeur admirative (oui, en plus de la brise).
Reprise du cycle des négociations et décollage du reste du groupe, après écoute des commentaires du courageux fusible à la radio.


jp quittant la Bernarde (Chamatte au fond)

En route pour le Maurel
L'itinéraire, en zigzag, nous conduira jusqu'à St André-les-Alpes, car la transition vers Maurel et Cordeuil sera rapidement réévaluée en transition vers l'apéro (pardon, l'atterro).

Grand soleil et moral au plus haut après ce qui sera notre plus grand vol en groupe.

 

La météo nationale nous prévoit pour demain la meilleure journée de la semaine : c'est donc demain qu'on fait des kilomètres.

 

Jeudi 21 mai:

Cette fois c’est du sud… mais un peu fort.
Nous décollons donc du déco sud de St André.
Personne n’arrive à monter à plus de 200m au-dessus du déco, c’est un peu bâché.
Dans ces conditions, pas question d’aller sur les faces ouest qui d’ailleurs ne donnent pas.
Las de la situation, Nicolas part en éclaireur sur Maurel, fait un petit plaf à 1900m, est rejoint par le reste du groupe et, finalement, nous revenons tous poser à St André.                                                                  

Une courte transition (en camion) nous amène à St-Jean-Montclar, à proximité de Dormillouse et de St-Vincent-les-Forts.

Là, nous passons une soirée en famille, en effet moult cousins sont venus nous voir et nous nous sommes réfugiés dans le camion pour éviter de leur servir de repas tout en prenant le notre.

Ici entre frères et soeur, un plus plus tard, les cousins s'invitent

 

La météo nationale nous prévoit pour demain la meilleure journée de la semaine : préparons-nous, ça va le faire.

 

Vendredi 22 mai:

Levés tôt de St-Jean-Montclar.
Aidé des conseils d'un copain inscrit à la compétition de La Blanche (4 jours ce long week-end),
on se dirige vers le décollage de Chorges. On est sur le point de trouver le site quand un front passe au-dessus de nos têtes. Migration vers le nord, direction Ancelle.

Montée de 500 m dans la garrigue, certaines en chaussures de ville, pour arriver sur la crête un peu avant la pluie.

Une fois la pluie passée, on s'aperçoit que ceux qui décollent d'en bas (ceux qui n'ont pas monté les 500m de garrigue) volent aussi haut que ceux qui décollent d'en haut.
En fait, la manche de Dormillouse a été annulée, et quelques guns sont sur le site. Seule une U4 s'est refaite d’en bas.

C'est Gilles qui fait la distance du jour, en se posant 400m plus loin que le groupe, avec l'aide de la brise
qui vient de se lever.


Au Cuchon d'Ancelle

 

La météo nationale nous prévoit pour demain la meilleure journée de la semaine : la dernière journée sera la plus productive.

 

Samedi 23:

La prévision de vent de Sud se transforme en prévision de vent de Sud-Est, et le décollage prévu (les Richards) se décale donc vers le Col du Noyer.
On s'apercevra en vol qu'en fait le vent météo vient de l'Ouest – certains avec un instrument de mesure, d'autres en utilisant la méthode moins sophistiquée dite “frontale avec autorotation en arrivant aux crêtes”.

Le sympathique yoyo vers 2400m.
Décollage du col du Noyer, Jean-Pierre en tête, dans des brises thermiques irrégulières.

Le groupe cherche à se regrouper en l'air mais, au final, on fait tous le yo-yo entre 1900 et 2400 m, pour finalement partir vers le Nord en 2 groupes.

Pas beaucoup de surprises : ça descend lentement, le long des faces nord-est, très vertes, et le plafond de nuages soudés ne laisse passer que très peu de soleil.

Les rares ascendances ne permettent pas d'enrouler, et on se pose le long de la N85 à une dizaine de kilomètres du col.

 

La météo nationale nous prévoit pour demain la pire journée de la semaine : là on ne doute plus, fin de la récréation et retour au bercail.

 

Sur le retour, nous ne résistons pas à aller sur le déco du Coiro. Certains y décollent, juste pour le plaisir d'un plouf.
Didier prend l'air.

Nous sommes tous emmerveillés par ce simple spectacle.

Au final, une itinérance de quelques jours dans des paysages qui font rêver, un peu plus de km sur routes que dans les airs, mais on a pris de sérieux repères pour l'an prochain!

Un grand merci à Anne qui nous a récupérés de tous ces atterros tout au fil de la semaine.


Textes: Gilles avec la participation de Corsin et Nicolas
Photos: Anne, Corsin, Didier, Gilles et Nicolas